Les casters – règles générales d'utilisation (2e partie)

Après vous avoir montré comment faire vos casters, je vais vous expliquer ses grandes règles d’utilisation, puis comment les utiliser au mieux en ciblant 6 poissons en particulier : le gardon, la brème, la carpe, le rotangle, le chevesne et le barbeau, soit les deux grands classiques de la pêche au coup, suivis d’un beau cyprin de sport et de fond, d’un autre adorant la surface et, enfin, de deux seigneurs des eaux vives. Mais avant tout, voyons les utilisations générales du caster.

Le caster dans l'amorce, y compris le rappel


Cette esche se destine plutôt aux beaux poissons, les petits ne s’y intéressant que peu et fonctionne donc à merveille dans une amorce de fond. Son avantage principal est de ne pas casser les boules comme le font les asticots. On peut donc, le cas échéant, charger l’amorce en esches sans crainte. Dans ce cas, le caster s’associe parfaitement avec du fouillis de vers de vase ou des graines, comme le chanvre ou le maïs.
Afin d’augmenter son attractivité olfactive, j’écrase les casters dans mes mains avant de les incorporer à l’amorce. Cette technique présente également l’avantage d’éviter de gaver le poisson. Dans le rappel, je préfère les mettre entiers, afin de sélectionner les plus gros poissons.
La quantité d’esche dépend du nombre de poissons : au plus ils sont, au plus il faut les nourrir.

Le caster dans l'agrainage


L’agrainage peut être associé à du rappel d’amorce ou être le seul moyen d’entretenir le coup. Les limites de l’agrainage sont le courant et la profondeur. Si ces deux derniers sont trop importants, l’agrainage ne sera plus opérant et deviendra probablement même néfaste, dispersant le poisson en aval à la place de le regrouper.
Pour 1 litre d’agrainage chanvre-casters, la proportion doit être de ¾ - ¼ à 4/5 – 1/5.

A la ligne, à l'anglaise ou au feeder ?


A la ligne et à l’anglaise, votre ligne aura tout intérêt à être souple et peu « rapide ». En effet, placer les plombs trop près de l’hameçon va vous faire ferrer bien trop vite. Le caster nécessite de ne pas se presser outre mesure et une ligne bien réglée vous aidera. En d’autres termes, le plomb de touche ne doit pas être à moins de 20cm de l’esche et la plombée principale se situera au moins 30cm plus haut que ce dernier.
Comme vous l’avez compris, le caster se pêche dans toutes les couches d’eau. Pour le fond, la ligne doit être stable mais souple. Pour la surface et les rivières peu profondes, la plombée sera étalée et légère.
Tout ceci vise à présenter l’esche comme le poisson va la trouver : reposant statiquement sur le fond ou coulant délicatement, portée par les courants.

Au feeder, l’arme à brèmes en Meuse, en plus d’être une technique assez bon marché. Une bonne canne médium-heavy (je vous conseille les Shimano, l’investissement en vaut la peine), un moulin au lancer semi-lourd, du 20/100 et quelques feeders. C’est tout ce dont vous avez besoin. Pour l’amorce, 1kg de Van den Eynde Feeder + 500g de chapelure rousse sont une recette gagnante. Des vers de terreau hachés et des casters seront ajoutés petit à petit à l’amorce. De bons ciseaux seront vos alliés pour découper les vers. Là encore, si vous mettez un terreau et un caster à l’hameçon, il ne faut pas ferrer trop vite sous peine de le faire dans le vide. Le montage sera simple (voir ci-dessus) et le bas de ligne mesurera 80cm.

Les 10 commandements du pêcheur au caster


1. Le caster est typiquement une esche pour le rappel (dans l’amorce ou à agrainer)
2. Il s’associe à merveille avec des graines comme le chanvre et/ou avec les micro-pellets
3. On n’utilise pas des casters congelés pour l’agrainage, mais uniquement dans l’amorce, car leur densité est plus faible que des frais
4. Soyez patients : le poisson prend parfois son temps avant de goûter au caster, mais, quand c’est fait, il ne voudra plus que ça
5. Choisissez des hameçons solides, mais pas trop forts de fer
6. La ligne a tout intérêt à être souple pour que la descente de l’esche soit la plus naturelle possible
7. Osez les panachés (caster-asticot, caster-vers de terreau, caster-maïs, etc.)
8. Le caster est une esche relativement fragile, tenez-en compte, et …
9. … Les casters en caoutchouc sont bien utiles pour la pêche à l’anglaise et le feeder
10. Les casters flottants sont également utiles, alors ne jetez rien

Après cette introduction, je continuerai par les 3 poissons que vous pouvez encore prendre durant la fin de l’automne et l’hiver : le gardon, la brème et le chevesne.

Le gardon et la brème


Ces deux-ci vont souvent ensemble. Alors que le gardon arrive souvent le premier sur le coup, la brème, elle, plus paisible, ne rapplique d’habitude qu’après une heure, voire deux.
Si ces deux poissons répondent à un amorçage lourd, schématiquement, on peut dire que le gardon préfère le rappel fait avec des esches pures (casters et chanvres), alors que la brème accourt au bruit des boulettes d’amorce frappant la surface de l’eau. Cependant, ceci n’est pas une règle absolue et les exceptions sont légion.

Le chevesne


Ne jetez plus vos casters flottants … utilisez-les pour attirer de très loin les chevesnes. Ces bestiaux curieux et opportunistes remonteront le courant pour trouver la source de ces délicieux amuse-bouches dérivant dans le courant. De votre côté, vous aurez préparé un coup aux casters frais sur lequel ces goulus s’arrêteront. Frondez très régulièrement et toujours devant vous pour pouvoir pêcher correctement en aval. A l’anglaise (la technique la plus discrète), votre waggler aura une antenne très grosse pour résister aux enfoncements dus à des accrocs sur le fond.


Dans le prochain article, je terminerai mes explications en abordant les pêches des carpes, rotengles et barbeaux. Vous n’avez pas le choix, il va falloir prendre du beau poisson en 2013 !

JN Schmitz
FP N°219

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